L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié une étude sur les inégalités et la pauvreté en France en 2021. Le taux de pauvreté dépasse le niveau de 2019. Les inégalités entre les personnes les plus aisées et les plus modestes progressent. En cause : l’arrêt des aides exceptionnelles de solidarité Covid.
9,1 millions de personnes vivent au dessous du seuil de pauvreté en 2021, soit 1 158 euros par mois pour une personne seule (1 737 euros pour un couple).
L’étude de l’Insee parue le 14 novembre 2023 dresse un constat sur la progression de la pauvreté et des inégalités en France. Les statistiques concernent la période de reprise de l’activité économique en 2021 et l’arrêt des aides exceptionnelles (majoration de l’allocation de rentrée scolaire, indexation de prestations sociales sur l’inflation, notamment).
La pauvreté progresse surtout pour les familles nombreuses et les chômeurs
14,5% de la population hexagonale est en situation de pauvreté en 2021 (contre 13,6% en 2020), dont la moitié a un niveau de vie de moins de 924 euros par mois. « Ce niveau est ainsi inférieur de 20,2% au seuil de pauvreté, écart nommé intensité de la pauvreté », souligne l’Insee.
Selon l’étude, les familles d’au moins trois enfants sont les plus touchées : le taux de pauvreté a augmenté de 4,8 points (25,6% en 2021). Les causes : arrêt des aides exceptionnelles de solidarité et fin de la majoration de l’allocation de rentrée scolaire.
Plus précisément, le taux de pauvreté des chômeurs a augmenté de 1,9 point en 2021 (35,1%), progression due à la fin de la prolongation des droits d’assurance chômage, pointe l’étude.
Le taux de pauvreté des travailleurs augmente de 0,5 point, mais :
- il baisse pour les indépendants (-0,9 point) ;
- il progresse de 0,7 point pour des salariés (6,3%) tout en restant inférieur à celui des indépendants (14,6%).
Hausse des inégalités de niveaux de vie
Les inégalités de niveaux de vie ont connu une forte hausse en 2021. Les « 20% de personnes les plus aisées perçoivent 38,3% de la masse totale des niveaux de vie« , soit « une masse cumulée des niveaux de vie 4,5 fois plus importante » que les personnes les plus modestes.
Les revenus du travail et des dividendes (revenus des actionnaires) ont augmenté en 2021. Le niveau de vie de la moitié des personnes les plus aisées est porté par la hausse de leur revenu « avant redistribution » (avant impôts) essentiellement.
La baisse du niveau de vie est plus marquée « pour les 20% des ménages les plus modestes », qui sont plus touchés par l’arrêt des aides exceptionnelles Covid prévues pour « soutenir les plus bas revenus« .
Source: vie-publique.fr