Gendarme adjointe volontaire à la Brigade territoriale autonome (BTA) de Pont-de-Claix, en Isère, Maëlys a fait preuve d’un sens élevé du devoir et d’un grand sang-froid, le soir du 6 décembre 2023, pour sauver la vie d’un bébé de treize jours qui ne respirait plus.

Il y a des jours où la notion d’engagement prend tout son sens. Pour Maëlys, ce fut le mercredi 6 décembre 2023. Avant d’entrer en gendarmerie comme Gendarme adjointe volontaire (GAV), à l’été 2023, à l’âge de 18 ans, avec pour première affectation la Brigade territoriale autonome (BTA) de Pont-de-Claix, en Isère, Maëlys avait déjà été jeune sapeur-pompier volontaire, dès l’âge de 13 ans, puis sapeur-pompier volontaire pendant un an. Pas de gendarme dans son entourage familial, « mais j’aimais bien les enquêtes judiciaires et l’aspect militaire, alors c’était le bon compromis », sourit-elle.

« Je savais exactement quoi faire »

Ses premières semaines en gendarmerie lui permettent de découvrir le quotidien d’une brigade : les missions de contact avec la population, de police route, le planton, l’assistance des sous-officiers dans leurs procédures… Ce soir du 6 décembre 2023, elle patrouille en voiture avec deux de ses camarades, les gendarmes Thomas et Blanche. Ils sont engagés à la suite du signalement d’un rôdeur, quand ils reçoivent, vers 20 h 30, un appel du Centre d’opérations et de renseignement de la gendarmerie (CORG) demandant de se projeter d’urgence pour un bébé en train de s’étouffer. « Les pompiers avaient bien sûr été aussi engagés, mais nous étions juste à côté et nous sommes arrivés un peu avant eux », raconte Maëlys.

Les gendarmes pénètrent dans l’appartement, au douzième étage d’un immeuble. « Je suis entrée en premier, décrit la jeune gendarme. La mère et la grand-mère étaient en panique, en pleurs, me demandant de sauver leur bébé… » Elle n’a que treize jours, vient de sortir de la maternité deux jours plus tôt, née prématurément avec sa sœur jumelle. Elle se prénomme Maissaa. Maëlys poursuit : « Elle était allongée sur une table basse, toute bleue, elle ne respirait plus… Thomas avait les pompiers au téléphone qui le guidaient, mais je savais exactement quoi faire, je connaissais les gestes de premier secours. » Sans hésiter une seconde, faisant preuve de beaucoup de sang-froid, la gendarme met le bébé sur son avant-bras et lui tape dans le dos cinq fois. « Au moment de commencer le massage cardiaque, j’ai entendu un long souffle, se souvient-elle. Maissaa était sauvée. »

« Ça me fait un peu bizarre ! »

Les pompiers arrivent alors sur place et transportent l’enfant au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Grenoble, pour procéder à des examens. « J’ai croisé plusieurs fois sa maman qui m’a donné de ses nouvelles. On ne sait pas exactement ce qui a causé cet arrêt respiratoire, mais elle est désormais hors de danger et n’aura aucune séquelle. »

Comme huit de ses camarades, Maëlys sera récompensée lors de la cérémonie du 16 février, au cours laquelle la gendarmerie nationale rend hommage à ses personnels décédés ou blessés en service, ainsi qu’aux militaires ayant accompli un acte héroïque. Elle se verra attribuer la médaille d’or de la défense nationale avec étoile de bronze. « Je suis bien sûr heureuse et fière d’être récompensée pour cette action, même si ça me fait un peu bizarre ! »

Au mois de mars prochain, Maëlys passera le concours de sous-officier de gendarmerie, espérant pouvoir poursuivre ainsi son engagement au quotidien pour la population.

Source: gendinfo.fr