Violences, menaces, injures, atteintes aux biens… 15 000 infractions à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux ont été enregistrées par les services de police et de gendarmerie en 2023. C’est le bilan global des chiffres publiés le 20 mars 2024 par les services statistiques du ministère de l’intérieur.
L’étude du service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) portant sur les atteintes à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux en 2023 comptabilise :
- 8 500 crimes ou délits (+32% par rapport à 2022) ;
- 6 400 contraventions (+4% par rapport à 2022).
Toutefois, le ministère rappelle que : « D’après l’enquête de victimation Vécu et ressenti en matière de sécurité (VRS), près de 800 000 personnes de 18 ans et plus […] déclarent avoir été victimes d’une atteinte à caractère raciste en 2021 […]. Seules 4% d’entre elles indiquent avoir porté formellement plainte auprès des services de sécurité. »
Les hommes, les personnes âgées de 25 à 54 ans et les étrangers ressortissants d’un pays d’Afrique sont surreprésentés parmi les victimes enregistrées.
Les crimes et délits en forte hausse
Après une hausse modérée entre 2021 et 2022 (+5%), le nombre de crimes et délits à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux enregistré par les services de sécurité a très fortement augmenté en 2023 (+32%).
Dans un contexte de fortes tensions au Proche-Orient, cette hausse s’observe plus précisément à partir d’octobre 2023, « avec un palier d’infractions se maintenant au même niveau élevé en novembre avant de retomber en décembre« .
Au 4e trimestre 2023, par rapport à 2022 :
- le nombre de menaces et chantages a été multiplié par 2,6 ;
- le nombre de diffamations ou injures publiques a été multiplié par 1,5.
Trois départements davantage concernés
En moyenne de 2021 à 2023, les services de sécurité ont recensé un crime ou délit à caractère raciste pour 10 000 habitants sur l’ensemble du territoire français.
Paris se détache nettement avec un taux de crimes ou délits « à caractère raciste » près de 3 fois supérieur à la moyenne nationale. Le taux est 2 fois supérieur en ajoutant les départements de la petite couronne et 1,7 fois supérieur sur toute l’Île-de-France.
Les deux autres départements qui se détachent, avec des taux supérieurs à 1,6 fois le taux moyen sur l’ensemble de la France, sont le Bas-Rhin et les Alpes-Maritimes.
En comparaison, les taux les plus faibles sont observés en Lozère, dans le Morbihan et à Mayotte : de 0,3 à 0,4 crime ou délit « à caractère raciste » enregistré pour 10 000 habitants sur la période 2021-2023.
Source: vie-publique.fr