Comme chaque année, la gendarmerie nationale est présente au Salon international de l’agriculture, qui se déroule jusqu’à ce dimanche 2 mars, à la Porte de Versailles, à Paris. Durant les dix jours que dure l’événement, une douzaine de militaires se relaient sur place pour aller à la rencontre des professionnels du secteur.
C’est l’un des rendez-vous incontournables de la fin de l’hiver. Un lieu unique où des producteurs venus de toute la France mettent en avant, avec fierté, le terroir de leur région, et où l’on peut observer, en plein Paris, les plus beaux bovins de France. Bienvenue au Salon international de l’agriculture (SIA) 2025 !
Organisée du 22 février au 2 mars 2025, cette 61e édition du SIA réunit jusqu’à ce dimanche plus de 1 100 exposants, attirant des milliers de visiteurs, personnalités politiques, professionnels ou curieux, venus admirer la richesse de nos régions. Au milieu de cet écosystème, la gendarmerie nationale, interlocutrice privilégiée du monde rural et agricole, est elle aussi bien présente. En itinérance sur le salon ou sur le stand de Groupama, partenaire de la gendarmerie sur l’événement, les militaires vont ainsi au contact des professionnels du monde agricole afin de les sensibiliser à la protection de leur exploitation face aux menaces identifiées ou émergentes.
Les référents sûreté au cœur des territoires
Pour échanger avec les agriculteurs, rien de tel que de mobiliser ceux qui travaillent avec eux au quotidien : les référents sûreté. Implantés au sein de chaque Groupement de gendarmerie départementale (GGD), dans les Cellules de prévention technique de la malveillance (CPTM), ces gendarmes sont près de 200 à être formés pour accompagner les entreprises, les collectivités ainsi que les producteurs et les agriculteurs de leur département. Leur mission : aller à la rencontre des élus, des préfectures, des chambres d’agriculture et des exploitants agricoles pour accompagner les professionnels du secteur. Grâce à leur connaissance du terrain et des enjeux sécuritaires locaux, ils proposent des solutions adaptées aux besoins des agriculteurs en s’appuyant notamment sur un réseau de près de 5 000 correspondants sûreté, qui assurent un relais direct au sein des brigades.
Pour les référents sûreté, le Salon de l’agriculture est chaque année l’occasion idéale de poursuivre cette mission à une échelle supérieure. À cette fin, depuis 2019, douze d’entre eux, recrutés sur appel à volontaires, se relaient durant les dix jours du salon afin d’assurer la présence permanente de trois binômes itinérants. Venus de toute la France, ils vont ainsi à la rencontre de leurs différents partenaires. « Nous échangeons avec les exploitants, mais aussi avec les écoles [agricoles], les syndicats, les associations et les chambres d’agriculture. C’est une mission que nous réalisons déjà sur le terrain, mais ici, nous touchons un public bien plus large », explique un référent sûreté du département de l’Eure.
Les cybermenaces : un risque croissant pour l’agriculture
Au-delà des menaces physiques, dorénavant identifiées par la majorité des agriculteurs, ces derniers doivent faire face depuis quelques années à un nouveau phénomène : les cybermenaces. En raison de la modernisation et de l’automatisation de la production agricole, ainsi que de la pression croissante concernant les enjeux de souveraineté alimentaire, tous les producteurs sont désormais des cibles potentielles pour les hackers. Un risque dont beaucoup n’ont malheureusement pas conscience. Pour les informer et les sensibiliser sur le sujet, deux experts de l’Unité nationale cyber (UNCyber) sont donc également présents sur le salon.
L’un d’entre eux, le lieutenant Eddy, du département de la prévention, explique : « Notre rôle sur le salon de l’agriculture est de répondre à toutes les problématiques cyber que peut rencontrer le tissu économique lié au monde de l’agriculture, et plus particulièrement toutes les menaces auxquelles doivent faire face les exploitants agricoles. Quand je parle de menaces, je ne parle pas seulement des vols de GPS, du phishing (hameçonnage) ou des ransomware (rançongiciels), je parle aussi de menaces qui peuvent avoir une dimension géostratégique et impacter potentiellement la souveraineté économique du pays. » Et de préciser : « Il est arrivé, par exemple, que des pirates informatiques liés ou affiliés à une puissance étrangère fassent varier l’hygrométrie de silos à céréales pour détruire les productions. »