Le 2 août 2024, alors qu’ils viennent de terminer une mission d’escorte d’autorité dans le cadre des Jeux Olympiques, quatre gendarmes ont porté secours à deux jeunes filles coincées sous les roues d’une voiture.
Ils sont déployés sur de nombreuses missions spécifiques à la sécurisation des Jeux Olympiques cet été à Paris, mais restent vigilants à leur environnement.
L’après-midi du 2 août 2024, quatre militaires de l’Escadron départemental de sécurité routière 6 (EDSR 6) du Groupement tactique gendarmerie (GTG) Escorte viennent de déposer à la gare de l’Est l’autorité qu’ils avaient en charge. Celle-ci rejoint son train, accompagnée d’un officier de sécurité, et les gendarmes patientent quelque temps afin de s’assurer que le train est parti sans encombre.
« À ce moment-là, on a entendu des hurlements et vu des gens se mettre à courir. Nous nous sommes tout suite rendus là d’où provenaient les cris, sur un rond-point à une centaine de mètres de la gare. Une fois sur place, on voit que deux adolescentes sont coincées sous un taxi avec leur trottinette », explique le chef d’escorte, l’adjudant-chef (ADC) Philippe.
Plusieurs personnes sont déjà en train de soulever le véhicule quand les gendarmes arrivent sur la scène. L’adjudant-chef Bruno et le maréchal des logis-chef (MDC) Dylan leur viennent aussitôt en aide, et le gendarme Teddy écarte l’une des jeunes filles de dessous les roues. En même temps, son amie est extirpée par les passants venus en renfort.
« Après c’est allé très vite, poursuit le gradé. Le gendarme Teddy a appelé les secours et j’ai pris en charge la première victime, qui avait l’air le plus mal en point, tandis que mon camarade Dylan s’occupait de la seconde, pour assurer les gestes de premiers secours mais aussi pour les rassurer et leur parler, pour éviter une perte de conscience. »
Une aide spontanée entre services
Quelques minutes après que les adolescentes, âgées de 13 ans, sont hors de danger immédiat, une pompier volontaire hors service passant dans la rue offre son aide, aussitôt acceptée par les militaires.
La jeune fille la plus touchée ne peut plus bouger et se plaint de douleurs au thorax et aux jambes. La pompier volontaire s’est installée de façon à bien maintenir sa tête, et l’adjudant-chef Philippe n’a de cesse de lui parler et de la rassurer. Dans le même temps, il réunit suffisamment d’informations pour appeler sa mère, afin qu’elle puisse les rejoindre.
Quant à la seconde adolescente, « elle est restée étonnamment calme alors qu’elle venait de passer sous les roues d’une voiture », témoigne le MDC Dylan.
De son côté, le chauffeur du VTC est assez choqué, d’autant plus au vu du jeune âge des victimes. L’adjudant-chef Bruno se charge de la discussion avec lui, tout en récupérant les informations qui pourront être utiles à la police, comme son identité et les premiers éléments de contexte. L’homme lui explique que les adolescentes sont arrivées à contresens dans le rond-point, et qu’il n’a pas pu les voir, mais qu’il ne roulait pas à plus de 20 ou 30 km/h.
Il fait en même temps face à une certaine animosité autour d’eux. « J’ai dû déployer mon BPT (Bâton de Protection Télescopique), précise l’ADC Bruno, en vue de protéger à la fois le chauffeur et les forces de l’ordre, car la population montrait une certaine hostilité, cherchant à aller au contact de notre escorte. »
« Une patrouille de Sentinelle est aussi arrivée en renfort et a formé une bulle autour de nous, ce qui nous a permis de nous concentrer sur la gestion de l’accident et des secours sans avoir à nous occuper en plus de l’ordre public aux abords », ajoute l’ADC Philippe.
Passation aux secours et à la police
« Nous étions là pour prêter main-forte et geler les lieux en attendant les secours », résume avec simplicité le motocycliste de la gendarmerie.
Une fois les pompiers et la police sur place, les gendarmes leur transmettent les éléments, afin qu’ils puissent prendre le relais, et quittent les lieux peu après.
Le lendemain, le gradé appelle la famille de l’une des jeunes filles pour s’enquérir de leur état de santé et prendre quelques nouvelles.
« Nous étions là au bon moment et au bon endroit pour porter secours à ces deux victimes. Nous avions de suite compris que la situation était grave dès notre arrivée sur les lieux. C’était un moment où nous devions faire preuve de lucidité en allant très vite, dans le but de minimiser les blessures des victimes », conclut le gendarme Teddy, saluant le sang-froid de ses camarades.