Une enquête, menée par la Section de recherches (S.R.) de Besançon, a conduit, début janvier, au démantèlement d’une structure clanique bisontine, spécialisée dans le trafic de stupéfiants. Au terme d’une opération judiciaire d’envergure, douze personnes ont été interpellées par les gendarmes.

Une vaste opération judiciaire a été déclenchée début janvier, à Besançon, par les gendarmes de la région Bourgogne-Franche-Comté. Son objectif était de mettre un terme aux agissements d’une équipe structurée de malfaiteurs, spécialisés dans le trafic de stupéfiants.

Elle a mobilisé pas moins de 200 gendarmes, dont dix Pelotons de surveillance et d’intervention (PSIG), cinq équipes cynophiles et plusieurs chiens SAMBI (Stupéfiants, Armes, Munitions, Billets), une vingtaine de gendarmes mobiles, ainsi que les enquêteurs de la Section de recherches (S.R.) de Besançon, en charge du dossier.

En flagrant délit

Tout commence il y tout juste deux ans. À la sortie du péage d’autoroute de Vaux-les-Prés, situé sur l’A23, près de Besançon, dans le Doubs (25), se déroule un curieux manège. Deux individus opèrent un transfert de sacs entre deux véhicules. Alors que le premier transvase la marchandise, le second, lui, surveille les allées et venues.

Si l’échange de sacs n’a rien d’illégal, l’attitude des deux hommes est suffisamment suspecte pour attirer l’attention des enquêteurs de la S.R. de Besançon. De nombreuses vérifications permettent de confirmer qu’il s’agit bien d’un trafic de stupéfiants organisé, cloisonné et actif dans le Quartier de reconquête républicaine (QRR) de Planoise, situé au sud-ouest de la préfecture du Doubs.

Les informations recueillies par les militaires conduisent le parquet bisontin à ouvrir une information judiciaire pour association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants et non-justification de ressources. Sept enquêteurs sont spécialement affectés à ce dossier. Et leur tâche s’annonce ardue.

Un structure clanique et extrêmement bien organisée

Les malfaiteurs bénéficient en effet d’une forte implantation au niveau local, rendant complexe le travail de surveillance mené sur le terrain. Malgré cet environnement défavorable, les gendarmes parviennent à identifier les douze principaux suspects, mais pas seulement. Les renseignements récoltés permettent de dresser le portrait d’une structure conséquente d’écoulement de produits stupéfiants, organisée autour de deux points de deal, implantés dans le quartier et surveillés 24 heures sur 24 par des guetteurs.

Les membres de cette organisation fonctionnent selon un système clanique. Ils ont développé un réseau structuré, avec un rôle déterminé pour chaque acteur. La tête de réseau, elle, est implantée au sein de l’agglomération bisontine. Devant l’ampleur de la structure, la S.R. de Besançon reçoit l’appui du Groupe interministériel de recherches (GIR) de Besançon, sollicité pour s’attaquer au volet patrimonial de ce trafic.

L’étau se resserre

Ce renfort permet de dégager des marges de manœuvre aux enquêteurs. Ces derniers décident de se focaliser sur l’approvisionnement et identifient un fournisseur du clan. Les renseignements glanés permettent d’obtenir un précieux tuyau et d’accroître la pression sur les trafiquants. Fin novembre 2021, un convoi de deux véhicules, chargé de 162 kg de résine de cannabis et de 6 kg de cocaïne, est intercepté par les gendarmes. L’étau se resserre et conduit à déclencher l’opération judiciaire d’envergure évoquée supra.

Les perquisitions qui s’ensuivent donnent lieu à la saisie de six véhicules, 178 000 euros en numéraire et sur des comptes bancaires, des vêtements de luxe et, bien sûr, des produits stupéfiants.

Sur les douze personnes interpellées, deux ont été remises en liberté, trois ont été déférées le 13 janvier et placées sous contrôle judiciaire et sept déférées le lendemain devant le magistrat instructeur.

Source: gendinfo.fr