Il n’y a pas que dans « Games of Thrones » que la célèbre phrase « Winter is coming » (l’hiver arrive ») est répétée inlassablement. Elle l’est aussi chez les gendarmes spécialisés dans le secours en montagne. À l’approche d’une nouvelle saison touristique, qui s’annonce dense, toutes ces unités se préparent à affronter l’hiver. En cette Journée internationale de la montagne, direction les Alpes-de-Haute-Provence, à la rencontre des militaires qui veillent sur les sommets !

Selon le Système national d’observation de la sécurité en montagne (SNOSM), 230 personnes sont décédées à la suite d’accidents liés à des sports de montagne en 2021. Un chiffre qui monte jusqu’à 286 si l’on prend en compte les domaines skiables. Une augmentation importante par rapport à la moyenne des trois années précédentes : plus 15 %. La faute à une hausse de la fréquentation (+1 %) par rapport à la dernière saison pleine (2018/2019).

Mais le taux de remplissage ne constitue pas le seul facteur de cette hausse des accidents. « Si la pratique du ski alpin a retrouvé toute sa place, les autres activités ont également été plébiscitées », écrit le SNOSM dans son bilan de la saison 2021/2022 : promenades en raquettes, à pied ou en chiens de traîneau ont ainsi connu un vif succès. Et « ce contexte de réouverture des stations, combiné à des conditions de pratique souvent délicates, a favorisé une augmentation du nombre d’interventions (…) »

L’année passée, les 20 Pelotons de gendarmerie de haute montagne (PGHM) en ont réalisé 5 800, pour un peu moins de 7 000 victimes sauvées. C’est 4 % de plus que les chiffres enregistrés successivement au cours des cinq dernières années, et ce sans compter 2020. Alors, comme chaque année, les militaires des unités montagne de la gendarmerie (PGHM et PGM) se préparent assidûment à affronter la saison hivernale. Dans tous les massifs, les exercices se multiplient, afin d’aiguiser les réflexes et de vérifier la coordination entre les services.

Dans les Alpes-de-Haute-Provence, le dernier entraînement en date a ainsi mis l’accent sur les remontées mécaniques, restées fermées pendant tout l’hiver 2021. La station d’Allos, alors vide de touristes, a prêté aux gendarmes ses infrastructures, le temps d’un exercice de sauvetage mobilisant une quinzaine de militaires, issus du PGHM de Jausiers, des Forces aériennes de la gendarmerie (FAG) partenaire incontournable des unités montagne, et du GMG, le Groupe Montagne Gendarmerie.

Dans ce département, le GMG compte une trentaine de gendarmes. Issus des différentes unités de la gendarmerie départementale, tous ont passé le Certificat élémentaire montagne (CEM). Cette formation d’un mois (un stage en hiver, l’autre en été) leur dispense des connaissances théoriques et pratiques leur permettant d’intervenir dans ce milieu exigeant. Une spécialisation idéale pour découvrir le métier de gendarme en montagne. « C’est une bonne porte d’entrée », confirme l’adjudant-chef Benoît, commandant du PSIG (Peloton de Surveillance et d’Intervention de Gendarmerie) de Jausiers et membre du GMG. « Les GMG ont l’obligation d’organiser une instruction par mois. Celui des Alpes-de-Haute-Provence bénéficie systématiquement de l’encadrement d’un ou deux personnels du PGHM, tandis que d’autres, disposant de plusieurs militaires qualifiés DQTM (Diplôme de Qualification Technique Montagne, permettant l’encadrement) sont autonomes pour leurs instructions. »

Source: gendinfo.fr