Une personne en situation d’illectronisme ne dispose pas des compétences numériques de base ou ne se sert pas d’internet. Accéder aux ressources numériques courantes (internet, ordinateur…) et savoir les utiliser s’est avéré important durant les confinements liés à la pandémie de Covid-19. Quelle est la situation en France depuis 2019 ?

Une étude publiée le 22 juin 2023 par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) révèle que « 15% de la population est en situation d’illectronisme en 2021 ». L’étude montre que ce phénomène, en recul, est surtout lié au non-usage d’internet et brosse un profil type des individus les plus touchés par l’illectronisme.

Plus de 15% des personnes en situation d’illectronisme

L’illectronisme concerne 15,4% des 15 ans ou plus résidant en France hors Mayotte :

  • 13,9% n’ont pas utilisé internet au cours des trois derniers mois contre 35% en 2019, les personnes âgées ayant comblé une partie de leur retard. 91% des personnes en situation d’illectronisme n’ont pas utilisé internet pendant les trois derniers mois, généralement par manque de connexion internet à domicile. Sur les 91% de personnes équipées d’un tel accès, 6% n’utilisent pas internet, en majorité des retraités qui ne vivent pas seuls. À l’inverse, 1% des internautes utilisent internet (dans des lieux publics, au travail…) sans en être eux-mêmes équipés ;
  • 1,5% l’ont utilisé mais ne possèdent pas les compétences numériques de base dans au moins quatre des cinq domaines suivants : recherche d’information, communication en ligne, utilisation de logiciels, protection de la vie privée, résolution de problèmes en ligne. La protection de la vie privée est le domaine de compétences le moins maîtrisé alors que presque tous les internautes savent communiquer par internet.

L’âge avancé et un faible niveau de vie favorisent l’illectronisme

L’illectronisme est plus répandu parmi :

  • les seniors. Il affecte 61,9% des 75 ans ou plus, 24,2% des 60-74 ans (contre 2,4% des 15-24 ans) ;
  • les plus modestes (9% des ouvriers contre 2% des cadres). 36% des retraités sont en situation d’illectronisme : 53% des anciens ouvriers, 51% des anciens agriculteurs, commerçants et artisans mais 23% des retraités ayant occupé une profession intermédiaire et 10% des anciens cadres ;
  • les habitants des départements et régions d’outre-mer (20% contre 15% des habitants de France métropolitaine) ;
  • les moins diplômés ;
  • les individus vivant seuls (30%) ou en couple sans enfant (20%). Les personnes seules présentent un risque 3,2 fois plus élevé que les couples avec enfants

Un illectronisme en recul depuis 2019

Entre 2019 et 2021, l’illectronisme a baissé de trois points, sous l’effet des modifications de comportements induites par la crise sanitaire. Il a diminué davantage chez les 60 ans ou plus, atténuant la fracture numérique entre générations, mais moins pour les personnes les plus modestes. Les inégalités se sont donc creusées entre les plus et les moins aisés : en 2021, les plus modestes ont 6,5 fois plus de risques d’être en situation d’illectronisme que les plus riches, contre 4,2 fois en 2019. Les compétences associées à l’utilisation de logiciels et à la recherche d’information en ligne se sont particulièrement diffusées en deux ans.

Quelle situation par rapport aux autres pays de l’UE ?

En France, en 2021, 9,8% des 16-74 ans se trouvent en situation d’illectronisme, ce qui place le pays au-dessous de la moyenne de l’Union européenne (14%) sur cette tranche d’âge.

Source: vie-publique.fr