En moyenne, en 2022, le prix du blé tendre a augmenté de 41%, celui du blé dur de 34%. Au stade du consommateur, la hausse la plus forte a été celle des pâtes alimentaires (+26%), devant la viande bovine (+13%), le beurre (+12%), la volaille (+10%) et la baguette (+4,4%).

Selon le rapport annuel de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires (OFPM) rendu public le 22 juin 2023, le déclenchement de la guerre en Ukraine a fortement affecté les marchés agricoles mondiaux (en particulier les céréales et les oléagineux).
L’augmentation des prix de l’alimentation de 7,3% en 2022, au plus haut depuis 1985, est nettement supérieure à l’inflation générale des prix (+5,2%) en 2022.

L’analyse des prix au détail

Le prix moyen au détail d’un produit alimentaire de grande consommation (par exemple, la baguette de pain) est décomposé en trois parties :

  • la valeur de la matière première agricole incorporée (pour la baguette de pain : le blé tendre) ;
  • la valeur ajoutée à la matière première par les entreprises de transformation (l’industrie meunière qui fabrique la farine) ;
  • la valeur ajoutée à la matière première par les entreprises de la chaîne de distribution (la boulangerie artisanale qui fabrique et commercialise le pain).

Les valeurs ajoutées à la matière première sont couramment désignées sous le terme de « marges brutes » (différence entre prix de vente et coût d’achat). La marge brute finance également les salaires et d’autres charges qui, en 2022 en particulier, ont aussi augmenté (emballages, énergie).

Quels enseignements pour 2022 ?

Selon l’OFPM, « en cas de choc sur les prix des produits agricoles, les prix des produits alimentaires au consommateur restent relativement stables. […] La marge brute de la distribution peut toutefois diminuer rapidement également pour maintenir le prix au consommateur de produits emblématiques (comme le jambon en 2022). »

Le rapport 2023 fait état de nouvelles évolutions en 2022, dans le contexte d’inflation importante :

  • une progression moyenne de la valeur de la matière première agricole dans le prix de vente au détail hors taxe de 17% ;
  • la marge brute des industries agroalimentaires et de la grande distribution est restée stable (+0,5%), l’amortissement étant plus marqué pour la viande porcine et bovine, le lapin, la volaille et la pomme de terre ;
  • pour 21 produits étudiés (jambon, panier de viande de bœuf, steak haché, beurre, longe de porc, rôti de porc, côte de porc, panier laitier, baguette, poulet label rouge, lieu noir, pomme de terre vapeur et four/frites, escalope de poulet, cuisse de poulet yaourt, bûchette de chèvre, emmental, camembert, pâtes et lait UHT), la marge brute a progressé de 2% en moyenne en 2022 ;
  • la plage d’évolution de la mage brute de la grande distribution est très étendue, de -18% pour le jambon à +57% pour les pâtes, sans lien apparent entre le sens et l’ampleur de l’évolution et la filière du produit.

Pour les industries de l’agroalimentaire, 2022 est la deuxième année de reprise du chiffre d’affaires après la chute de 2020.

Pour la grande distribution la boucherie, la boulangerie et la marée (rayons d’appel) sont déficitaires. Le premier contributeur à la marge nette est la charcuterie.

Source: vie-publique.fr