En 2022, le montant des prises de commande d’armement a atteint le chiffre jusque-là inégalé de 27 milliards d’euros, selon le rapport annuel du ministère des armées remis à l’Assemblée nationale fin juillet 2023.

Le rapport 2023 au Parlement sur les exportations d’armement de la France en 2022 confirme la tendance à la hausse déjà constatée pour l’année 2021. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, les dépenses mondiales de défense ont de nouveau augmenté en 2022, dépassant les 2 000 milliards de dollars. Les États européens de l’OTAN ont augmenté leurs importations d’armes de 65%.
Pour les années à venir, les pays ayant acquis une grande partie de leurs équipements militaires auprès de l’industrie russe vont faire face à des difficultés pour leur maintien en condition opérationnelle et devront se tourner vers de nouveaux fournisseurs, dont la France.

Les livraisons d’armement à l’Ukraine

À la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022, le président de la République a décidé l’envoi de matériel militaire aux forces armées ukrainiennes.

Face à l’urgence de la situation, la France a eu recours au mécanisme des cessions gratuites qui permettent de livrer immédiatement à des partenaires du matériel déjà opérationnel. Ces matériels sont valorisés pour le suivi comptable du patrimoine des armées. Le plafond des cessions gratuites a été exceptionnellement porté à 650 millions d’euros pour l’année 2022 (alors qu’il est habituellement fixé à 50 millions d’euros par an) pour permettre la livraison d’équipements à l’Ukraine : canons d’artillerie, missiles…

En 2022, l’Ukraine est le troisième pays importateur mondial d’armes, après le Qatar et l’Inde.

Les autres pays importateurs

Le montant exceptionnel des prises de commandes des entreprises françaises à l’exportation est en grande partie imputable au contrat de 80 avions Rafale pour les Émirats Arabes Unis.

L’année 2022 a également été marquée par les commandes de :

  • six avions Rafale par l’Indonésie ;
  • trois frégates de défense et d’intervention et six avions Rafale par la Grèce ;
  • deux satellites d’observation par la Pologne.

Le secteur aéronautique représente 65% des prises de commande et le secteur des missiles et équipements environ 14%.

La zone Proche et Moyen Orient enregistre 64% du total, la zone Europe maintient un niveau significatif de 23%, suivie par la zone Asie avec 8% des prises de commande.

Source: vie-publique.fr